Si manger de la viande était mal vu par les catholiques, les natures mortes se sont cependant démocratisées au XVIIe siècle, surtout en Europe du Nord.

    

Les Flamands sont réputés pour être les spécialistes des vanités. On peut dire que c’est Pieter Aertsen (1508-1575), peintre de la Renaissance qui a mis le réalisme au goût du jour à une époque où l’utilisation des animaux dans l’alimentation se fait de plus en plus massive.

 

Les natures mortes commencent à être réellement étudiées dans les pays du Nord de l’Europe à partir du XVIIe siècle. Elles sont considérées comme des vanités (le boeuf écorché, Rembrandt) par les catholiques car elles dépeignent une société concernée par les choses futiles, sans aucune consistance et dénuée d’intérêt pour les questions d’ordre spirituel. Sachez que le mot d’origine est « vanitas » qui en Latin signifie ce qui est vain, et donc vide. C’est le théoricien Blaise Pascal qui évoquera à la même époque ce sujet dans une de ses pensées dans laquelle il expliquera qu’il faut profiter de l’instant présent « Carpe Diem » car chaque être humain est appelé un jour à mourir.

  

En France, c’est le peintre Jean Siméon Chardin qui popularise les natures mortes, avec notamment le célèbre « Le repas de viande. »

De nombreux artistes contemporains se sont attelés également à cette périlleuse tâche. Ainsi, Soutine, Bacon ou encore Henry ont utilisé la viande comme élément principal de leur œuvre artistique.

    

La boucherie dans la littérature: le naturalisme, héritage d’Emile Zola

  

Le maître du naturalisme est connu pour son style narratif très descriptif, notamment dans le ventre de Paris où il nous dépeint les Halles de l’époque.

  

Zola est un écrivain réputé pour être le père fondateur du naturalisme, mouvement puisant ses sources dans le réalisme apparu quelques décennies plus tôt. Ce courant s’attache à décrire la réalité sans aucune fioriture dans son aspect le plus ordinaire. L’autre volonté est d’aborder des thèmes scientifiques, particulièrement ceux qui se rattachent aux sciences naturelles. L’anatomie est donc un sujet fréquemment employé. L’auteur n’hésitera pas à dépeindre les morceaux de viandes dans « Le ventre de Paris », dans un passage ou Florent, le héros, visite le marché des Halles. Voici l’extrait:

  

« Sur le trottoir opposé, d’autres camions déchargeaient des veaux entiers, emmaillotés d’une nappe, couchés tout du long, comme des enfants, dans des mannes qui ne laissaient passer que les veaux plus pâles, tachés de jaune par la graisse et les tendons, le ventre ouvert. Il passa au carreau de la triperie, parmi les têtes et les pieds de veau blafards, les tripes proprement roulées en paquets dans des boîtes, les cervelles rangées délicatement sur des paniers plats, les foies saignants, les rognons violâtres… Les culs des charrettes ouverts montraient des chapelles ardentes, des enfoncements de tabernacle, dans les lueurs quatre moignons, écartés et saignants. »

De nombreux auteurs ont hérité de ce style narratif tranchant, brut, dépouillé de toute enjolivure. C’est le cas de Bazin, Pagnol ou encore Barthes.

   

  

  

  

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