La tannerie, un savoir-faire complexe

 

 

L'art de façonner le cuir

   

  • Le bien être animal avant tout

 

Sans doute l’élément le plus important dans la conception du cuir, avant même le traitement de la matière, le bien être de l’animal est une priorité. Un animal bien élevé, nourri, soigné, choyé et à l’air libre donnera une très bonne viande et une peau de qualité. Il n’y a pas de secret de ce côté là, la nature est bien faite, nous récoltons ce que l’on sème alors dans un but humain et d’excellence l’animal est au centre de tout.

 lanscape bien être animal

  

  • Le séchage et la sélection de la peau

 

Au tout début la peau est définie comme le Cinquième Quartier, il s’agit de tous les non carnés de l’animal. Après l'abattage, elle est minutieusement retirée par des experts à l’aide d’outils spécifiques ou de machines sophistiquées.

  

Étant une matière périssable, la peau est ensuite parée, c'est-à-dire débarrassée des résidus de gras et de muscle encore présents. Puis vient l'étape du séchage, pour cela il existe plusieurs méthodes : le salage (plus utilisé car plus simple et économique), le séchage à l’aide de machines, la conservation par le froid/la congélation. Les peaux sont ensuite stockées en attendant d’être complètement séchées pour pouvoir être sélectionnées.

séchage peau 

Vient la sélection des peaux dites “brutes” par un expert qui les classera par choix en fonction de différents critères comme la race, le poids ainsi que la qualité de la peau. Elles seront ensuite vendues par des collecteurs et/ou négociants.

 

  • De la peau au cuir

 

De là, plusieurs étapes entrent en jeu afin de transformer la peau en cuir.

  

En premier lieu vient le travail de rivière. Ce travail passe par plusieurs étapes que sont le retaillage, le reverdissage, l’épilage, l’écharnage, le déchaulage, le confitage et enfin le dégraissage. Ce qui consiste à éliminer les poils, l’épiderme, les tissus graisseux en plus de nettoyer les peaux.

  

Les peaux sont désormais prêtes à recevoir le tannage, qui peut être réalisé sous différentes formes, minérale, végétale ou combinée.

  

La forme minérale est aujourd’hui la forme la plus courante de tannage. Elle s'effectue en trempant les peaux dans des foulons (image ci-dessous). La plupart du temps en utilisant des sels de chrome car plus rapides que les autres sels (des heures à des jours selon le rendu voulu). Ce tannage permet alors de produits et cuir plus ou moins souples et démontrant les propriétés très résistantes du cuir.

  corroyage

 

La forme végétale quant à elle est la méthode la plus ancienne et utilise des matériaux comme des écorces, des racines ou encore des feuilles. Les peaux sont alors trempées dans des cuves ou des foulons pendant plusieurs jours voire plusieurs mois. Une fois le tannage effectué nous retrouvons en général des cuirs ferment, la plupart du temps utilisés pour la réalisation de semelles, selles, meubles ou autre.

  

  • Le traitement du cuir

 

Le corroyage ou finissage consiste à transformer le cuir tanné en cuir dit fini pour donner les dernières caractéristiques au cuir pour son utilisation ultérieure.

  

Les peaux sont donc remises dans des foulons pour resubir un léger tannage. Vient ensuite un premier essorage permettant d’éliminer une grande quantité d’eau des peaux à l’aide de machines. Les peaux sont ensuite suspendues afin d’être séchées (à l’air libre ou à l’aide de machines à air chaud) afin de les raidir. Elles sont par la suite dérayées, pour égaliser leur épaisseur. Vient le palissonnage ou la mise en humeur qui humidifie légèrement les peaux pour les assouplir à l’aide d’une pression. 

  

La teinture du cuir est réalisée après ces étapes. Elle se fait en plaçant les peaux dans des bains de teintures (avec des colorants acides pour le tannage minéral ou des colorants basiques pour le tannage végétal). Les peaux sont ensuite séchées et palisonnées à nouveau.

  

Le grainage du cuir, qui consiste en l’ornement de celui-ci d’un certain paterne, se fait par le biais d’une plaque gravé de motifs, que l’on presse fortement contre le cuir. Ceci donne aux cuirs des propriétés pratiques, comme la protection contre l’eau et une certaine résistance aux frottements ainsi que des propriétés esthétiques telles que la réflexion de la lumière, l’accord avec la teinte du cuir ainsi que différentes sensations au touché. 

  

L’étape du veloutage apporte le côté nubuck (effet cuir de daim) à l’une des faces du cuir, en meulant et en ponçant délicatement celui-ci, révélant un autre aspect, plus doux, au cuir.         

  

L’autre face passe par l’étape du lissage, et se voit pressé par un cylindre de verre, donnant alors un effet satiné à la face.

  

Vient alors l’ultime étape, le liégeage, apportant une touche finale en accentuant et en naturalisant les reliefs sur la fleur, grâce à un outil équipé de cylindre de liège. 

  

 Découvrir le bœuf parfait