Zola est un écrivain réputé pour être le père fondateur du naturalisme, mouvement puissant ses sources dans le réalisme apparu quelques décennies plus tôt. Ce courant s’attache à décrire la réalité sans aucune fioriture dans son aspect le plus ordinaire. L’autre volonté est d’aborder des thèmes scientifiques, particulièrement ceux qui se rattachent aux sciences naturelles. L’anatomie est donc un sujet fréquemment employé. L’auteur n’hésitera pas à dépeindre les morceaux de viandes dans « Le ventre de Paris », dans un passage ou Florent, le héros, visite le marché des Halles.

Voici l’extrait: « Sur le trottoir opposé, d’autres camions déchargeaient des veaux entiers, emmaillotés d’une nappe, couchés tout du long, comme des enfants, dans des mannes qui ne laissaient passer que les veaux plus pâles, tachés de jaune par la graisse et les tendons, le ventre ouvert. Il passa au carreau de la triperie, parmi les têtes et les pieds de veau blafards, les tripes proprement roulées en paquets dans des boîtes, les cervelles rangées délicatement sur des paniers plats, les foies saignants, les rognons violâtres… Les culs des charrettes ouverts montraient des chapelles ardentes, des enfoncements de tabernacle, dans les lueurs quatre moignons, écartés et saignants. » 

De nombreux auteurs ont hérité de ce style narratif tranchant, brut, dépouillé de toute enjolivure. C’est le cas de Bazin, Pagnol ou encore Barthes.

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